La puissance du coeur

Avec amour, on cherche à comprendre l’autre.
De l’amour pour soi-même, en premier lieu, pour nous aider à nous pardonner nos erreurs, à ne pas nous sentir fautif pour les maux de l’autre ou blessé par ses mots. Cet amour qui nous aide à faire de notre stabilité d’arbre une stabilité bienveillante et ouverte.

De l’amour pour l’autre, ni pitié ni sympathie mais compréhension des émotions qui le traversent.
Cette compréhension est accessible à tous, dès lors que nous ouvrons notre coeur et reconnaissons ces émotions comme universelles.

Car elles le sont : le corps a son langage, sa gestuelle ; le mental a sa voix, sa langue.
Le coeur a ses émotions qui n’ont aucune frontière, aucune culture.

Partout, le rire est signe de gaieté, de joie ; les larmes de tristesse ; les cris de colère ou de peur.

Voici cette puissance du coeur. Le langage de nos émotions qui s’exprime dans le non-verbal de notre corps, dans les étoiles dans nos yeux, l’intonation de notre voix ; compris de tous.


Cette parabole, dont on trouve des versions voisines, nous fait pénétrer au coeur de la sagesse du Bouddha.

Un roi très puissant et curieux de tout convoqua un jour un célèbre historien de son royaume : « J’ai décidé de connaître toutes choses. Résume-moi en une belle oeuvre toute l’histoire de l’humanité. »

L’érudit s’enferme, travaille ardemment durant vingt années et se présente un jour à son maître : « Roi, voici vingt volumes, j’y ai résumé tout l’histoire de l’humanité. »
Mais le roi était fort occupé à faire la guerre pour agrandir ses Etats : « Je n’ai pas le temps ! Pars me résumer tout cela en cinq tomes, pas un de plus ! »

L’historien revient cinq ans plus tard : « Maître, suivant ton ordre, j’ai résumé toute l’histoire des hommes en cinq livres. » Mais le roi était encore plus occupé à construire des palais, des barrages et des villes pour faire de son royaume le plus somptueux de tous les pays environnants :  » Je n’ai pas le temps ! Résume-moi tout cela en un seul volume et reviens dans un an ! »

L’historien repart, ses livres sous le bras. Mais quand il revient l’année suivante porteur de l’ouvrage demandé, un silence de mort enveloppe le palais. Tout le monde parle à voix basse : « Vite, le roi se meurt… »
L’érudit écrivain entre alors dans la chambre royale. Le monarque gît sur son lit de brocart. D’un geste faible, il lui fait signe de s’approcher : « Je n’ai pas le temps… Je vais mourir… Résume-moi en une phrase toute l’histoire de l’humanité…. » Alors, se penchant à l’oreille du moribond, l’historien lui murmure en un souffle : « Sire, les hommes souffrent et sont malheureux… »

C’était, dit l’histoire, le Bouddha lui-même. Et de son coeur jaillirent deux fleuves : celui de la Connaissance et celui de l’Universelle Compassion.

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